Louise Fleury

Louise Fleury

lundi, 30 octobre 2023 13:15

Recommence à vivre (1)

«Veux-tu être le semeur d’un jour, sème des fleurs.
Veux-tu être le semeur d’une vie, sème un arbre.
Veux-tu être le semeur d’éternité, sème la bonté. »
Père Louis-Marie Parent, o.m.i.

recommence à vivre 1 nov deux milles vingt trois1.    Tu es riche et tu l’ignores

Tu es capable d’aimer quand tu risques d’aimer, ton visage devient plein de tendresse, tes bras sont prêts à accueillir, tes jambes à servir. Tu as du cœur, il s’agit de te laisser apprivoiser. Tu es intelligent, mais c’est à toi d’abord d’y croire, les autres te suivront.

L’amour, c’est ton affaire, c’est ton boulot, c’est toi seul qui es l’administrateur, l’exploiteur, le distributeur de tes richesses personnelles. Si tu t’aimes bien, si tu t’aimes dans la vérité, les autres te remarqueront, t’observeront et ils découvriront chez toi des points qui provoqueront l’émerveillement et l’admiration.

• S’aimer, c’est chercher au fond de soi ses qualités, c’est découvrir ses talents, c’est grouper ses énergies, c’est orienter son dynamisme au bénéfice des autres.
• S’aimer, c’est chercher chez les autres ce qu’ils ont de meilleur, c’est divulguer les valeurs positives des autres, c’est s’apprivoiser à ce qu’ils ont de mieux.
• S’aimer, c’est être attentif aux autres, découvrir leurs besoins, essayer de les aider à s’épanouir en leur indiquant qu’ils sont les dépositaires d’un bonheur intérieur et extérieur.
• S’aimer, c’est se bâtir soi-même, c’est développer une capacité d’écoute.

Chacun possède en soi une énergie que l’on appelle confiance en soi, et qu’on utilise pour encourager les autres.

Semer la paix autour de soi, c’est rénover son cœur, son esprit, sa vie.

Extrait de la Collection Volontaires de Dieu, Louis-Marie Parent, o.m.i.

Lire:

Recommence à vivre (2)

Recommence à vivre (3)

Recommence à vivre - conclusion articles 1-2-3

 

 

dimanche, 29 octobre 2023 22:13

En souvenir du Père Roger Gauthier

pere roger gauthier.docx

Un humain, un prêtre, un oblat, un saint!

Un humain traversé, bord en bord, par l’Amour du Christ. Il Le connaît dans sa relation filiale au Père à travers son propre creusage de l’Évangile. Très tôt, Père Gauthier saisit comment le Père céleste aime tous ses enfants à travers toutes leurs facultés intellectuelles, psychologiques et spirituelles.

Un prêtre ancré profondément dans son ministère sacerdotal par l’accueil, la disponibilité, l’ouverture et l’ardeur à communiquer abondamment la richesse de son cœur de prêtre, aimant Dieu plus que tout. Combien de fois, ai-je été accompagnée par le Père Gauthier où j’ai été dans un total émerveillement de sa profondeur lumineuse! J’étais dépassée par la justesse de ses reflets et, pour lui, ça semblait d’une facilité incroyable, d’une évidence indescriptible, à saisir l’action de Dieu à travers la moindre peccadille de l’activité humaine. Quel prêtre au cœur branché à la divine Sagesse!

sacerdoceUn oblat, définition du dictionnaire : « qui fait passer les besoins d’autrui avant les siens propres », ça lui va comme un gant. Nous, les Oblates, avons été privilégiées d’avoir à notre service, tant humain, psychologique que spirituel le Père Gauthier pendant une dizaine d’années. Il fut dévoué sans mesure, cherchant de toutes ses forces à nous instruire sur la profondeur de notre spiritualité. Il a écrit des cercles d’étude d’une richesse inouïe, prêché des retraites, animé des récollections; ne négligeant rien pour notre croissance humaine, même psychologique et surtout spirituelle. Père Gauthier avait expérimenté le tout de l’être humain et il savait regarder l’apport richissime du Créateur en chacun.

Un saint : sa foi invincible était en l’Église fondée et voulue par le Christ. Quoiqu’il arrive, Père Gauthier vivait avec la certitude qu’à cause du Christ, l’Église gardait toujours son caractère de sainteté et les êtres humains pouvaient y recourir ou y adhérer en tout temps. Je trouve une ressemblance avec le Pape François qui, ces derniers temps, nous communique que l’Église est ouverte à tous et pour tous.

Attentif à la personne en face de lui, sa liberté indéfectible le situait spontanément et viscéralement vers le cœur de la personne aimée inconditionnellement par le Père.

Et que dire de la sainteté de Père Gauthier, lors de la grande épreuve du 1er dimanche de l’Avent en 2015 où une paralysie fulgurante l’handicapa? Plusieurs ont été témoins de son courage pour récupérer au maximum physiquement, aussi comment dans ce branle-bas de combat il louis marie parenta gardé une vive espérance et plus fortement encore sa JOIE de vivre et d’aimer, à travers la très grande dépendance à recevoir des soins bienfaisants. Dans ces attitudes, je voyais son cœur d’oblat et aussi son cœur d’oblate. En vivant ces cinq attitudes apostoliques, il manifestait l’affection fidèle au Père Louis-Marie Parent, o.m.i. et aussi à l’Institut des Oblates missionnaires de Marie Immaculée.

Je crois que nous pouvons affirmer que Père Gauthier a adhéré pleinement, sereinement et paisiblement à la volonté amoureuse de son Dieu. À l’exemple de saint Paul, il a attendu et vécu en profondeur avec le Christ, 103 années de vie terrestre offertes par le Père.


Quelle sainteté!
Père Gauthier, je vous dois une éternelle reconnaissance pour l’humain, le prêtre, l’oblat au cœur d’oblate et le saint que Dieu a donné à son Église.

Un jour, Père Gauthier a écrit : « Quand on vous dira que je suis mort, ne les croyez pas! Je ne mourrai JAMAIS! » Mille GRATITUDES de nourrir à ce point notre lien avec vous. Vous êtes VIVANT…

Pour absolument TOUT : INFINIMENT MERCI!

Marie-Jeanne Aucoin

 

bible pèregauthierUn bref portrait du Père Gauthier,

Ce sera un bref portrait du Père Gauthier, non pas à partir de ce qu’il a fait, mais tel que j'ai eu le privilège de le voir et de l’aimer au cours des 50 dernières années. Mes notes me permettront de le faire en quelques minutes, sinon je pourrais vous parler pendant des heures.

Il y a 10 ans, je lui avais dit : « Je vous aime tellement; ne mourez jamais. » Il m’a répondu : « Ne t’inquiète pas; je vais attendre que tu sois prête. » Et il a tenu parole. J’ai été prête seulement dans les deux derniers mois et il le savait. Il a été le plus beau cadeau que le Seigneur m’a fait.

Une oblate d’Amos me disait hier soir : « C’était un saint ambulant. » J’ai ajouté : « Un surdoué de la communication et de la relation humaine ». Jamais je ne l’ai vu essayer de bien paraître, de se placer au-dessus des autres ou à l’avant des autres. Pour lui, la relation passait avant le protocole ou les principes. Il est resté lui-même dans sa simplicité et son génie de la relation. Je suis bien placée pour voir que dans son approche, il a dépassé tous les psychologues que j’ai connus.

Sa franchise était une autre de ses valeurs. Pour s’approcher davantage de la vérité (et il n’a jamais dit qu’il la possédait), il était capable de se fâcher devant une injustice, capable de dénoncer au besoin pour ne pas laisser une situation ambiguë. Il percevait bien les faussetés et les paroles d’apparence. Toutefois, après avoir bien écouté, il ne portait pas de jugement, mais essayait d’accompagner doucement vers plus de vérité tout en laissant l’Esprit Saint circuler librement.

Toutes les personnes qui m’ont parlé de lui comme accompagnateur, se sont senties uniques et aimées, qu’il s’agisse des couples de la région, d’autres laïcs, de prêtres, ou des oblates.

saint ignace de loyola jesuiteQuand j’ai suivi les Exercices de St-Ignace, animés par lui à La Pocatière, j’avais 30 ans et ce fut une vraie conversion. Le Christ est devenu bien présent dans ma vie, une présence aimante, qu’Il n’a jamais cessé de me montrer, avant tout dans la personne du Père Gauthier.

Le Père Gauthier savait aussi s’amuser. Il avait beaucoup d’humour, ne se scandalisait pas lors des discours plus osés et il riait de bon cœur. Il savait aussi nous faire rire, était bon comédien dans des soirées sociales comme c’était le cas dans de grandes rencontres festives d’oblates. Il n’avait pas peur d’imiter des personnages, de chanter comme eux.

Un jour, avant sa paralysie, nous étions dans le haut de l’escalier ici à Richelieu, et je lui ai dit en le défiant : « Le premier rendu en bas! » Il a descendu l’escalier à grande course et est arrivé en bas avant moi.

Bref, le Père Gauthier a su aimer, accueillir, accompagner, conseiller avec sagesse, sans donner des ordres, avec intelligence et sincérité.
Il est maintenant redevenu capable d’autonomie, capable de parler et de marcher comme un ange.

La Bienheureuse Marie-Rose Durocher a écrit :
« Aimez toutes les journées que le Seigneur vous donne. » Le Père Gauthier a aimé pendant 35,595 jours. C’est pour ça qu’il n’a jamais perdu son SOURIRE.

Il sera toujours mon grand ami et mon conseiller.

Janine Giguère, aux Oblats, le 6 octobre 2023

 

Photo de Saint-Ignace de Loyola tiré du site web :
https://www.jesuites.com/exercices-spirituels/

 

CHAPITRE 3 - Les publications

L’auteur spirituel

Le biographe

louis marie chapitre 3Père Louis-Marie Parent, o.m.i.

Prédicateur et auteur, bien connu de milliers de lecteurs.

Des écrits porteurs d'un message concret.

Plusieurs volumes de spiritualité et de relations humaines.

 

Pour plus d'informations des publications en français: https://www.ommi-is.org/fondateur/livres

En anglais: https://www.ommi-is.org/en/the-founder/books

 

 

lundi, 23 octobre 2023 21:52

Temps de grâce

madawaska 2Notre équipe d'oblates, géographiquement dispersée de l'Ontario à l'Ouest canadien, se réunit régulièrement une fois par mois par Zoom. Mais, une fois par an, outre la période de la pandémie, nous nous rencontrons en personne pour une fin de semaine à la Maison de prière de Still Point, une maison de six chambres, gérée par les Sœurs de Saint-Joseph et située à Calabogie, en Ontario, à une heure de route à l'ouest d'Ottawa.

Situé dans la campagne, à une pointe du fleuve Madawaska, l'air est frais et l'environnement calme. En pleine nature, la présence du Créateur y est tangible.

Cette année, l'équipe a fait sa réservation du vendredi 21 au lundi 24 juillet. Le fait d'être une équipe de six personnes signifiait que nous occupions, à nous seules, la maison entière, aussi, nous étions dispensées de la règle du silence. Pourquoi? Parce que nous avions rarement l'occasion de nous rencontrer en personne. Notre objectif n'était pas seulement de prier, mais aussi de socialiser, d'apprendre à nous connaître davantage et de renforcer notre lien d'appartenance à l'équipe et à l'Institut. Notre thème pour la fin de semaine était «Un retour aux sources avec les Constitutions». Chacune d'entre nous avait développé une réflexion sur l'une des Attitudes de vie. Et nous avons animé, à tour de rôle, la prière du matin ou du soir.

Les temps de loisir et les moments passés autour de la table étaient remplis de joie et de rires. Les repas, servis à l'assiette, étaient ornés de petites violettes sauvages et de verdure cueillie dans la nature par les cuisinières.

prièreCette rencontre a été marquée par deux grandes premières : d'une part, une équipière s'est jointe à nous depuis Regina, en Saskatchewan, l'équipe était donc réunie en personne pour la toute première fois. La seconde, c'est qu'après un processus de deux ans, deux d'entre nous, avons changé la date de notre renouvellement de vœux du 8 décembre au 15 août, ce qui a permis à toute l'équipe de renouveler ses vœux en même temps et d'être témoin les unes des autres.

La fin de semaine terminée, chacune est partie le cœur en joie, heureuse des liens resserrés entre nous et reconnaissante pour ce temps de grâce vécu ensemble.

Louise Lalonde

pensee reflexion 2 nov 2023 fr

La charité : c’est aller rayonner dans son milieu la flamme qui embrase son cœur. Père Louis-Marie Parent, o.m.i.

Réflexion sur la pensée du Père Parent :
Pour pouvoir rayonner l’Amour du Christ, il faut déjà l'avoir bien vivant dans son cœur, pour qu'il déborde. Cette charité-amour, je pourrai la semer par des gestes si petits soient-ils, qui rendront plus heureuses les personnes que Dieu mettra sur ma route quotidienne. Qu'en penses-tu?

Un exemple : Dans l’ascenseur, je rencontrais assez souvent un monsieur très taciturne. J'ai commencé par lui faire un sourire quand il montait dans l'ascenseur. Un peu plus tard je lui ai dit « Bonjour ». Il ne répondait pas. Depuis quelques semaines, il me salue avec le sourire.

Solange Beaudoin

Réflexion - b :
Je dirais : la charité, c'est laissé son cœur s’émouvoir aux besoins de l’autre…

Marie-Thérèse Gagné

renc Volontaires de Dieu aQuelle belle rencontre avec Violaine Couture, coordonnatrice auprès des Volontaires de Dieu francophones et anglophones!

Quinze Volontaires venant d’Ottawa, de Gatineau, de Cornwall et un Voluntas Dei, Père Laurier Albert, se rencontrèrent le samedi, 2 septembre 2023 au Chartwell Jardin Notre-Dame à Gatineau.

Violaine débuta par de beaux chants : « Si tu veux servir dans la joie » et « Me voici ».
Un partage en petits groupes a suivi sur la lecture de saint Paul aux Colossiens, chapitre 3, versets 1 à 24. Il fallait trouver, à la manière de Père Louis-Marie Parent, une phrase qui faisait ressortir l’une des cinq attitudes de vie.
Nous avons découvert que presque tous les versets touchaient à l’une ou l’autre des cinq attitudes.

Violaine nous a fait partager aussi sur le pourquoi ou le comment « J’intéresse Dieu » (parole du Père Parent).

Nous avons eu un autre partage sur : « Comment je vis les mauvaises nouvelles. »

Après la pause, Mado Hébert a rendu témoignage à Marie Laurin, en prononçant un petit discours d’occasion. Marie était la responsable des Volontaires de Dieu à Ottawa. Ensuite, Violaine a fait une prière de bénédiction pour nos malades.

renc Volontaires de Dieu fNous avons aussi prié pour que l’équipe d’Ottawa trouve des moyens de continuer à se fréquenter. On a suggéré certains moyens tels que se rencontrer en petits groupes se partageant la tâche selon nos talents. On pourrait aussi participer à une réunion zoom soit par téléphone ou par ordi. On souhaite succès à Bonnie …… qui veut commencer un groupe de Volontaires avec une Oblate anglophone, à la paroisse Our Lady of the Annonciation.

Merci à Violaine qui a voulu nous unir en solidarité et merci au Père Laurier pour sa bénédiction.
Lorraine Lacroix-Gauthier, Cornwall, Samedi, 2 septembre, 2023

 

renc Volontaires de Dieu b  renc Volontaires de Dieu c  renc Volontaires de Dieu d  renc Volontaires de Dieu e

Photos: Volontaires de Dieu et ami.e.s des Volontaires, Ottawa, Gatineau,Cornwall, St-Albert et Maniwaki: Gilles et Claudette Laframboise, Olier Couture, Mado Hébert. Diacre Marcel Givogue et son épouse Gisèle, Marie Marleau et Denis Proulx, Violaine Couture, l'abbé Laurier Albert IVDei, "participant dans la réunion en petite équipe".

 

miniatureCHAPITRE 2 -

Les fondations

 


 



Les signes des temps.



Les Recluses Missionnaires.


Institue séculier.
Les
Oblates Missionnaires de
Marie Immaculée.


Les Voluntas Dei
.



 

  • L'amant de l'Eucharistie
  • Le Missionnaire colonisateur
     
  • Le recruteur
  • L'apôtre
  • Attentif à l'Esprit

     

 

  • De petites Volontés de Dieu ambulantes

 

LE MISSIONNAIRE COLONISATEUR

C’est dès le début de cette longue période de sa vie que survient un autre événement en soi sans importance, mais qui va marquer fortement l’activité missionnaire du père Parent. Un jour de novembre 1945, un de ses supérieurs oblats (le père Henri Routhier) fait devant lui une réflexion qui aurait pu être désobligeante au sujet de la nouvelle communauté dont il était co-fondateur. Ce n’était pas ce genre de communauté qu’il fallait, disait-il, pour ces vastes régions démunies et sauvages de l'Ouest canadien. Puis, il se mit à décrire les critères d’une communauté idéale qui conviendrait. C’était à peu près les critères actuels des instituts séculiers où des personnes consacrées vivraient en plein monde et se livreraient à l’évangélisation par un témoignage chrétien comme le levain dans la pâte.

 

LE RECRUTEUR

À la même époque, le magistère de l’Église portait les mêmes préoccupations dans l’encyclique Provida Mater Ecclesia. C’est, inspiré principalement par ce document, que le père Parent pensa la fondation d’un institut séculier féminin.

De 1945 à 1952, il fit quatre essais de fondation du type institut séculier, sans savoir encore nettement ce que cela donnerait. Les trois premiers furent un échec; le quatrième eut un succès éclatant. Un vrai vent de Pentecôte souffla sur les premières recrues.

Un évènement providentiel déclencha le début de l’Institut des Oblates. L’hôpital de Grand-Sault, vieillot et en pitoyable état, était sur le point d'être fermé par le gouvernement du Nouveau-Brunswick, tandis que Monseigneur J. Roméo Gagnon, évêque d'Edmundston, et les curés de la région souhaitaient le garder ouvert en demandant à diverses communautés de le prendre en charge. Toutes refusèrent. C'était le seul hôpital catholique et francophone dans un rayon de 70 kilomètres. Luce Lacombe, en cheminement avec le père Parent, entendit l’interpellation de Mgr Gagnon pour que des infirmières prennent en charge l’hôpital. Elle en parla au père Parent qui accepta le projet. Après une rencontre entre le père Parent et Mgr Gagnon, celui-ci « … acceptait l’Institut des Oblates dans son diocèse en griffonnant une approbation officieuse. » Par la suite une demande d’approbation, en bonne et due forme, fut présentée à Mgr Gagnon. Cette demande décrivait le but du futur institut, ses œuvres, ses ambitions.

« Mgr Gagnon a fait un acte de foi, il a pris un risque, il a fait figure de prophète en érigeant l’institut en Pieuse Union. Ces deux documents qui officialisaient l’existence de l’Institut séculier des Oblates Missionnaires de l’Immaculée furent entérinés en date du 8 mai 1952 ratifiant l’entente prise ce jour-là.

Ainsi débuta l’Institut avec 22 jeunes filles réunies à Edmundston et provenant de quatre provinces canadiennes différentes. Le 2 juillet 1952, Luce Lacombe prononça le premier « OUI » dans l'Institut, en qualité de fondatrice, accompagnée d'Isabelle Delisle, comme co-fondatrice. C'était un quatrième essai. Le père Parent dit: « Au dire de mes confrères… le bon Dieu m’avait donné un don particulier, celui de ne pas me décourager, de garder une humeur passable, et de développer chez moi le culte du moment présent. » Enfin, l'Institut était né et plein de vigueur.

Le père Parent proposa aux Oblates ce qu’il appelle la mystique des trois cinq. Quelle est l’origine de cette idée? Voici comment il en explique la genèse :

C’est au cours de mes prédications dans les communautés religieuses que l’idée m’en est venue. Je remarquais que les grandes vertus étaient assez bien pratiquées; les « petites vertus » ne l’étaient pas. La critique et la plainte étaient pratique courante. Il fallait trouver un remède à cette situation déplorable qui paralysait l’exercice complet de la charité dans les communautés. 

Le remède à ce mal, le père Parent le trouva dans la pensée de la présence de Dieu. Celui qui vit en présence de Dieu continuellement vit dans la lumière de la foi. Au contraire, la critique fait œuvre de ténèbres, elle détruit l’œuvre de Dieu et paralyse l’élan de sanctification. Vivre en présence de Dieu rend capable de respecter le prochain en qui on voit Dieu.

D’autre part, il avait remarqué que beaucoup de personnes se plaignaient de leur travail ou des conditions dans lesquelles elles vivaient. Leur égoïsme foncier les faisait gémir sur leur sort et déprimait les courages les plus solides. L'antidote: former l’être de service et stimuler le dévouement gratuit à l’égard du prochain qui doit être vu comme un membre du corps du Christ. Cette pratique développe le sens de l’émerveillement et rend capable de servir sans se plaindre. Le fruit de ces attitudes évangéliques, c’est la paix dans le groupe.

 

C’est ainsi qu’est née cette mystique simple et réaliste du « 5-5-5 » : cinq temps de prières, cinq attitudes de vie, cinq actes de charité. Sa richesse et sa valeur frappent instantanément :

  • L'objectif à vivre : la charité (les cinq actes quotidiens de charité).
  • Le ressort dynamique : la pensée de la présence de Dieu.
  • La motivation : devenir un être de service à l’exemple de Jésus et de Marie.
  • Les effets : absence de critique négative et de plainte inutile, intérieure et extérieure.
  • Le fruit : la paix.
  • La source vitale où s’alimente cette vie : la prière (les cinq exercices de piété quotidiens).

 

Ce petit programme de vie tiré directement de l’Évangile et exprimé en termes simples, incisifs que tout le monde comprend sans avoir besoin d’explication théologique, forme le centre nerveux, le cœur de la spiritualité des instituts séculiers qu’il fondera. Cette trouvaille est d’importance, même si des confrères du père Parent l’ont regardé avec un sourire au coin des lèvres. Quiconque essaie vraiment de le vivre, verra ce qu’un semblable programme de vie spirituelle comporte d’exigences, de mort à soi et d’élan pour l’évangélisation. C’est le programme de toute une vie.

Cette spiritualité est vécue par les Oblates Missionnaires de Marie Immaculée et les membres de son groupe associé Volontaires de Dieu, par les Voluntas Dei et leurs membres au sens large, et par plusieurs autres groupes qui ont adopté les « 5 points » comme spiritualité, sans être attachés ni aux Oblates, ni aux Voluntas Dei.
Une pluie de demandes s’ensuivit de tous les horizons possibles. Le père Parent décrit, avec sa fougue ordinaire, les débuts rapides de cette fondation : Durant deux ans, une jeune fille de moins de trente ans entrait à chaque trois jours. Dans la même semaine, en une circonstance, nous avons ouvert quinze maisons.

C’est en 1953 que les oblates arrivèrent à Cap-de-la-Madeleine, Québec. Cette première maison tout près du Sanctuaire dédié à Notre-Dame du Cap avait pour adresse civique: 555 Notre-Dame. On y a vu un clin d’œil de la Vierge qui accueillait ses filles. Cette même année, l’Institut s’implanta aux États-Unis et, l'année suivante, les premières missionnaires partirent pour le Chili. S’ensuivirent des fondations dans plusieurs provinces et territoire du Canada, et sur les quatre continents. En quelques années, l’Institut s’est répandu en vingt-cinq pays.

Le père Parent enseignait aux oblates à développer leurs talents plutôt que de s’arrêter à leurs faiblesses. Il était audacieux de sorte que rien ne pouvait l’arrêter quand il s’agissait de la gloire de Dieu, du bien des âmes et de la sanctification des oblates. Il avait une confiance illimitée dans les possibilités de chacune, ce qui leur fournissait l’occasion de se dépasser et de développer leurs nombreux talents. Ce fut très heureux pour la plupart. Cependant, quelques-unes sont allées au-delà de leurs forces physiques et psychiques et cela, au prix de leur vocation.

Et que dire de sa charité incommensurable qui lui faisait héberger des adolescentes, des personnes de santé fragile, des laissées-pour-compte. Elles avaient leur place dans les maisons d'oblates et partageaient le même régime de vie. Le but du père Parent était de leur favoriser des études, uniquement pour qu’elles puissent acquérir une meilleure connaissance d’elles-mêmes afin de mieux faire face à la vie. Le seul critère pour être accueillies étant d’aimer le bon Dieu.
 
Reine-Aimée Welsh, deuxième directrice générale, nous apporte ce témoignage du Chanoine Moreau qui avait la réputation d’être un saint. Il disait : « Mademoiselle Welsh, n’oubliez pas que le succès de l’Institut dépend de la charité du père Parent. » Cette remarque confirme sans équivoque l'esprit qui animait le père Parent.

 

L'APÔTRE

Parmi les parents des oblates, leurs amis, les amis du père Parent, plusieurs personnes étaient attirées par les 5 attitudes de vie du 5-5-5 et voulaient les vivre, sans désirer une consécration. Le père Parent fonda pour eux les « auxiliaires » de l’Institut. Cette forme, accessible aux hommes comme aux femmes, devint plus tard le groupe associé Volontaires de Dieu. 

La présence des oblates en pays de mission suscitait des besoins, ainsi que des attraits pour une présence séculière dans ces milieux. À cet effet, le père Parent invita des personnes à se joindre aux Oblates comme missionnaires laïques. Après une formation particulière, elles donnaient quelques années de leur vie dans les pays de missions pendant lesquelles elles vivaient avec les oblates, partageant leurs œuvres, la spiritualité des 5 attitudes de vie et leur devise de Charité. En 1957, commença l’École du Sourire, qui avait pour but de former ces missionnaires laïques. Ce service de formation missionnaire dura plus de vingt ans et est venu en aide à plus d’un pays.
 
Il invita aussi quelques jeunes filles sympathisantes à vivre avec les oblates pour un an ou deux, sans avoir l’intention arrêtée de devenir oblates. C’était une invitation « à venir voir » sans plus d’obligation.

 

ATTENTIF À L'ESPRIT

Au moment de la fondation, le père Parent avait donné aux oblates une devise « Caritas Christi per Mariam Immaculatam » - la charité du Christ par Marie Immaculée. Cette charité vécue à la mode des cinq attitudes de vie a soutenu toute la vie des oblates et de leurs associés. Tout comme dans sa propre vie, il ne cessait de les inviter à rechercher en tout la Volonté de Dieu. Même s’il ne fut énoncé qu’en 1997, le charisme des oblates :

« une constante disponibilité à la volonté du Père
pour vivre partout la charité du Christ par le service,
avec l’aide de Marie »

s’est vécu au quotidien dès la première journée de la fondation de l’Institut, le 2 juillet 1952. Il était au cœur du charisme du fondateur.

 

LES VOLUNTAS DEI

De petites Volontés de Dieu ambulantes

Le 2 juillet 1958, ils étaient douze au rendez-vous, les douze apôtres ! Un seul d’entre eux avait fait partie du premier projet pour hommes commencé en 1954, il s’appelait Maurice Roy. On pouvait donc partir à neuf et créer de toutes pièces une association nouvelle qui répondrait aux critères que s’était donnés le père Parent quelques années auparavant. Le père Parent se dit alors : L’Institut Voluntas Dei est sûrement voulu par Dieu. Cet Institut a célébré son 50e anniversaire en juillet 2008.

A SUIVRE...

dimanche, 01 octobre 2023 20:53

Le visage universel de l'institut (1)

Dès sa fondation en 1952, l'Institut a attiré beaucoup de jeunes filles. Cette abondance de vocations fait que, dès 1954, l'Institut développe son aspect international et missionnaire. Aujourd'hui, l'Institut compte plus de 400 membres de plusieurs cultures et langues différentes. Elles sont dans une vingtaine de pays dans en Amérique, en Europe et en Asie.
La mission engage chaque oblate à une présence responsable et à une action transformante à l'intérieur des réalités temporelles là où elle vit dans le monde pour les rendre plus justes et plus humaines.

 

drapeau haïti

En compagnie de Marie-Cécile, comment es-tu artisane de paix en Haïti

Heureux les artisans de paix car ils seront appelés fils de Dieu. (Matthieu 5 ,9)

Nous vivons dans un monde où la paix s'enfuit, être artisane de paix est un défi de chaque instant.

Cette parole de saint Matthieu est un stimulant pour nous aider à goûter ce fruit de l'Esprit qu’est la paix. Pour nous les oblates, par le biais de notre spiritualité, nous sommes invitées à nous dépouiller davantage afin d’être « artisane de paix ».

En Haïti, semer la paix, est plus qu'un défi mais par amour et grâce à notre consécration au cœur du monde, nous nous efforçons d’entrer dans cette pratique qui devient un vrai levain pour faire gonfler notre pâte séculière.

De par mon expérience, je vous exhorte à vivre comme artisane de paix par la surveillance de nos attitudes, en cherchant d'abord le positif en tous ceux et ce qui nous entourent.

La PAIX c'est la réalité que nous devons tous chercher à vivre.

Marie Cécile Printemps

 

drapeau canadaEn présence de Marie-Thérèse, comment es-tu artisane de paix au Canada?

Ayant un nouveau Serveur TV à la Résidence, j’ai programmé la neuvaine de l’Assomption aux résidents incapables de le faire seuls. Après cette délicatesse, ils étaient heureux de pouvoir suivre la neuvaine et moi de leur avoir apporté plus de paix. (MTG)

Marie-Thérèse Gagné

 

 

 

 

drapeau foule etats unisEt toi Claudette, comment es-tu artisane de paix au États-Unis? 

Dans cette société, il y a toutes sortes d'arguments sur différents sujets comme la politique ou l'immigration illégale et son impact sur la société d'aujourd'hui. Les gens sont fâchés, en colère. J'essaie vraiment d'exprimer mon opinion sans la défendre à tout prix. Il n'est pas important d'avoir le dernier mot. Il est préférable de laisser les autres croire aux idées qu'ils présentent, du moment que je suscite un esprit de charité.

Claudette Cyr

 

 

 

Lire :

Le visage universel de l'institut (2)


Le visage universel de l'institut (3)

 

jeudi, 21 septembre 2023 23:08

Mon implication

L’INSTITUT a été pour moi un milieu de vitalité et par conséquent de croissance. Malgré mon insécurité, il a fait appel à moi, en plusieurs circonstances, pour des responsabilités et des services que je n’aurais pas cru pouvoir assumer.

etudiantEn plus de mon parcours d’enseignante et d’animatrice en pastorale en milieu scolaire, j’ai pu assumer des responsabilités et des services dans différents milieux de l’Église du Québec. Ceci toujours en lien avec l’éducation de la foi.

Ce faisant, ces expériences m’ont permis de reconnaître les « dons » ou « cadeaux » que le Seigneur m’avait confiés pour le service des autres, de l’Institut et de son Église. Des compagnes m’ont souvent fait remarquer que j’avais été gâtée par Dieu alors que moi, il me semblait plutôt qu’il me demandait beaucoup et même trop parfois.

Je rends grâce à Dieu pour tout ce qu’il m’a permis de vivre, spécialement par ma vocation oblate! Je remercie aussi l’Institut pour sa fidélité à son identité et à son charisme au fil du temps et dans tous les milieux où les oblates ont été ou sont encore présentes.

Ce fut pour moi une expérience de communion à la vie missionnaire de l’Institut et de l’Église.

Colette Massé

pensee reflexion 1 fr.jpg

L’artisan-e de paix se concentre surtout sur les aspects positifs du prochain, cherchant avec patience à détecter chez les autres
des qualités, des dons… Père Louis-Marie Parent, o.m.i.

Réflexion sur la pensée du Père Parent :
Je rencontre régulièrement Diane qui est une amie. Elle me parle le plus souvent de ses souvenirs malheureux.
Après l'avoir écoutée encore et encore, je lui rappelle que je voudrais l'entendre aussi me parler de ses belles
expériences de la vie.

Après quelques minutes de réflexion, elle raconte que ses enfants lui procurent beaucoup de bonheur.
Denis, son fils, est marié et ses petits-enfants la visitent régulièrement. Linda, sa fille, aime beaucoup son travail.
N'est-ce pas une grande joie que de se rappeler les moments heureux de notre vie.

Cette parole me montre comment, il y a plusieurs manières d'être une artisane de paix.

Lise Jacques

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