« Vivre » dans un Conseil régional un engagement de service aux compagnes dans une responsabilité précise durant 3 ans, celui de secrétaire, a été pour moi un défi extraordinaire de dépassement et d’ouverture à chacune de manière inconditionnelle.
Avec les compagnes du Conseil, j’ai eu à faire équipe. Comme secrétaire, je me voyais comme celle qui avait à relier le Conseil à chacune des membres de la région. J’avais comme un réseau, une sorte de«filet», à établir pour que chaque maille soit reliée à une autre et que des communications s’établissent pour favoriser la vie entre nous, pour mieux vivre notre vocation d’Oblate dans notre milieu. Notre région étant bilingue, j’ai eu à relever le défi de la langue et m’improviser«bilingue» (francophone et anglophone) pour atteindre chacune. J’ai cherché à motiver les animatrices d’équipes pour être des « relais » afin que les mailles du filet ne se détachent pas et que les informations, les nouvelles, l’annonce d’événements, les souhaits lors des Fêtes, les invitations à des rassemblements, etc., arrivent chez chacune, dans sa langue, au même moment, le plus tôt possible. Pour moi, j’avais à communiquer la vie pour faire communier chacune à la vie de notre Institut. Je peux dire que lorsque le « filet » s’allumait, toutes les compagnes formaient une « toile » multicolore, à la couleur de chacune dans son milieu et on pouvait penser que des Oblates vivaient nos valeurs avec d’autres personnes (sécularité oblige!), impliquées dans des défis communs.
Pour moi, le défi constant était de mettre la «technique» au service de la vie. En ce sens, je salue les compagnes qui ont, elles aussi, relevé ce défi! Pour certaines ce fut presque « héroïque »! Nous avons réussi des rencontres virtuelles, avec interprétation simultanée, qui vont passer à l’histoire. Bravo! La preuve qu’il n’y a pas d’âge pour faire de nouveaux apprentissages! Merci au Conseil et aux compagnes qui m’ont fait confiance et m’ont aidée à vivre cet engagement…
Mais ce dernier n’aurait pu être vécu sans la «complicité» de Celui qui nous donne toujours ce qu’il faut pour accomplir les missions qu’Il nous donne. « Ma grâce te suffit » (2 Co 12, 9) disait souvent le Père Parent citant Saint Paul, et c’est encore vrai aujourd’hui. Le Dieu de la Vie nous invite toujours au dépassement. Pour vivre la mission, je crois qu’il faut sans cesse se perfectionner pour mieux servir. Les compétences acquises au fil de nos nombreuses années sont une base seulement. Il y a toujours cet appel pour un perfectionnement afin d’aller plus loin avec Lui et avec d’autres. La Joie de découvrir un nouvel horizon fait partie de la vie en abondance promise par le Christ à ceux et celles qui décident de Le suivre. On peut parfois faire fausse route, mais Lui, Il sera toujours là pour nous ramener sur le droit chemin et ainsi mieux répondre à la mission qu’Il nous confie! J’ai parfois vécu beaucoup de « stress » à cause de mon manque de foi!!! Dans ces moments-là, je me répétais « Je peux tout en Celui qui me fortifie » comme le disait saint Paul aux Philippiens (4, 13) et je fonçais! Après, je vivais une grande joie : celle de m’être dépassée avec Lui…
Ginette Faubert, ex-secrétaire du Conseil et de la Région Amérique du Nord OUEST
15 novembre 2025
