samedi, 22 juin 2019 13:39

Espérer contre toute espérance

helene lMon engagement en Eglise, je l’ai vécu comme agente de pastorale en région et en paroisse pendant près de vingt ans. Il va sans dire, que j’étais auparavant engagée d’une façon différente.

J’ai été appelée à ce ministère suite à un cheminement que voici : D’abord, j’ai œuvré comme secrétaire au diocèse d’Ottawa pendant cinq ans. Je voulais faire plus et alors, j’ai changé de milieu pour servir au niveau des évêques du Canada (CECC). Après quelques années, je cherchais un engagement plus près des gens. Je percevais aussi combien la part des femmes dans l’Eglise était très peu reconnue.
Suite à la prière et réflexion, je décide de m’inscrire pour une année de formation en pastorale à Montréal.
Pendant cette année tout en étudiant, je cherchais pour l’avenir, un milieu où on aurait besoin de laïques pour travailler à la Vigne du Seigneur.

C’est alors, que j’apprends qu’un poste est vacant au diocèse de Québec et en région. J’applique et je suis acceptée. Je reçois alors un mandat pastoral de l’archevêque.
Je m’intègre graduellement dans ce nouveau monde.

Je vis une très belle expérience. Les bénévoles femmes et hommes sont très engagés. Je les apprécie beaucoup et c’est réciproque. Je sens que j’ai une place importante au sein des comités et des prêtres.

Ma mission consiste à écouter les personnes, à organiser des réunions de formation : baptême, liturgie, sacrement d’initiation chrétienne, pastorale familiale, pastorale sociale, CPP et Marguilliers (ières). Je crée un comité pour la condition féminine. Ces femmes sont très intéressées et engagées. Partout, je me sens très bien accueillie comme FEMME. Et même avec les prêtres, car je suis seule de ce genre…à ce moment-là. Je n’étais ni curé, ni prêtresse, mais je recevais de nombreuses confidences et cela dans la discrétion et sans absolution…

Après quatorze ans, je cherche à évangéliser plus près de la base. C’est alors, que je fais ma demande pour aller en paroisse. C’est là que je suis nommée dans une nouvelle équipe pastorale qui débute une expérience afin de regrouper quatre paroisses et en faire une unité pastorale. L’équipe se compose de trois prêtres et deux agentes de pastorale. J’ai la joie et le bonheur de travailler avec des gens ouverts et accueillants. Le curé modérateur, nous donne beaucoup de latitude. Un exemple : pendant six ans, je commente la Parole de Dieu (homélie) aux messes dominicales. Et cela à chaque mois. Les commentaires que je reçois de la part des gens sont très positifs. Une autre fois, soutenue par une amie agente de pastorale, j’ose présider une célébration de la Parole et devant une assistance de laïques et prêtres. Il fallait avoir du culot pour le faire! J’ose encore des petits gestes pour faire avancer la place de la femme en Eglise auprès de femmes engagées et bénévoles.

Je crois que par mes gestes, attitudes et témoignage, j’ai contribué à faire faire des petits pas à ceux et celles qui travaillaient avec moi et à prendre conscience que la femme a un rôle important à remplir dans l’Eglise, peuple de Dieu. Elle n’est pas là seulement pour servir le café et organiser les réunions. A travers toutes ces tâches, je suis convaincue que je posais une petite pierre pour bâtir et permettre à l’Eglise de ce temps de croître. C’est avec beaucoup de joie que j’ai tenté de réaliser cette mission.

Cependant, depuis que j’ai pris ma retraite, je constate que les femmes engagées en Eglise et aussi les hommes ont fait des pas en arrière. Ce recul me déçoit beaucoup. Pendant cinq ans, j’ai présidé des célébrations de la Parole en paroisse. C’était ressourçant et valorisant. Maintenant, tout est strictement réservé aux prêtres. Il ne se fait plus de célébration de la Parole.

Je continue d’être militante et je ne perds pas une occasion d’ouvrir une petite fenêtre…
Un autre exemple : simplement au sujet du langage inclusif dans les célébrations. C’est incroyable, pour certains, la femme est encore au temps de Noé et d’Abraham…

Faut-il espérer contre toute espérance à faire des pas de plus pour acquérir une place dans l’Église? Notre place?

Hélène L.

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